poèmes
    

Auguste Barbier
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Prologue

On dira qu'à plaisir je m'allume la joue ;
Que mon vers aime à vivre et ramper dans la boue ;
Qu'imitant Diogène au cynique manteau,
Devant tout monument je roule mon tonneau ;
Que j'insulte aux grands noms, et que ma jeune plume
Sur le peuple et les rois frappe avec amertume ;
Que me font, après tout, les vulgaires abois
De tous les charlatans qui donnent de la voix,
Les marchands de pathos et les faiseurs d'emphase,
Et tous les baladins qui dansent sur la phrase ?
Si mon vers est trop cru, si sa bouche est sans frein,
C'est qu'il sonne aujourd'hui dans un siècle d'airain.

Le cynisme des mœurs doit salir la parole,
et la haine du mal enfante l'hyperbole.
Or donc, je puis braver le regard pudibond :
mon vers rude et grossier est honnête homme au fond.

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