XIII
Oh, si j'étais en ce beau sein ravie
De celui-là pour lequel vais mourant ;
Si avec lui vivre le demeurant
De mes courts jours ne m'empêchait envie ;
Si m'accolant me disait : chère Amie,
Contentons-nous l'un l'autre ! s'assurant
Que jà tempête, Euripe, ni Courant
Ne nous pourra disjoindre en notre vie ;
Si de mes bras le tenant accolé,
Comme du lierre est l'arbre encercelé,
La mort venait, de mon aise envieuse ;
Lors que, souef, plus il me baiserait,
Et mon esprit sur ses lèvres fuirait,
Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.
Sonnets