poèmes
    

Louise Labé
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
XIII
Oh, si j'étais en ce beau sein ravie
De celui-là pour lequel vais mourant ;
Si avec lui vivre le demeurant
De mes courts jours ne m'empêchait envie ;

Si m'accolant me disait : chère Amie,
Contentons-nous l'un l'autre ! s'assurant
Que jà tempête, Euripe, ni Courant
Ne nous pourra disjoindre en notre vie ;

Si de mes bras le tenant accolé,
Comme du lierre est l'arbre encercelé,
La mort venait, de mon aise envieuse ;

Lors que, souef, plus il me baiserait,
Et mon esprit sur ses lèvres fuirait,
Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.


Sonnets

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