poèmes
    

Guillaume de Machaut
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Oncques mon cœur ne sentit
Oncques mon cœur ne sentit
            Si dure douleur,
Comm’ quand je me départit
            De ma douce amour.
Mais ce me rendit vigueur
            Qu’elle vis à vis
Me dit par très grand douceur :
            Adieu, doux amis.

De ce mot, quant je l’ouïs,
            La douce saveur
Fut empreinte et fit emmi
            Mon cœur son séjour.
Lors ma dame au cointe atour
            Écrit, ce m’est vis,
De sa belle bouche entour :
            Adieu, doux amis.

Si ne quiers autre merci
            De mon doux labeur :
Car j’ai cent joies en mi
            Pour une tristeur.
Quand la souveraine fleur
            Du monde et le prix,
Veut que je porte en s’honneur :
            Adieu, doux amis.

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