poèmes
    

Stéphane Mallarmé
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Sonnet
Dame sans trop d'ardeur sans trop d'ardeur à la fois enflammant

La rose qui cruelle ou déchirée et lasse

Même du blanc habit de pourpre le délace

Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant



Oui sans ces crises de rosée et gentiment

Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe

Jalouse d'apporter je ne sais quel espace

Au simple jour le jour très vrai du sentiment



Ne te semble-t-il pas, Mary, que chaque année

Dont sur ton front renaît la grâce spontanée

Suffise selon quelque apparence et pour moi



Comme un éventail frais dans la chambre s'étonne

À raviver du peu qu'il faut ici d'émoi

Toute notre native amitié monotone.



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