Et l'amour même est atteint
Dans l'envol d'un espace baigné d'eau médiantes
sur cette terre de la nostalgie rauque et basse
recouverte et découverte par l'aile de saisons
mes yeux sont ancrés dans le sort du monde
mon amour je te cherche dans l'aboli toi
ô solitude de trille blanc dans le mai des bois
je veux te posséder en même temps que ma vie
mes gestes
sont pleins de blessures mes pleins poignets
de compassion
je pioche mon destin de long en large
dans l'insolence et la patience et les lentes
interrogations giratoires
le dû d'un homme de l'amour de rien ô dérision
toi, quels yeux as-tu dans les feuillages
de bulles de hublots de pépites
es-tu geai bleu ou jaseur des cèdres
quel cœur effaré de chevreuse dans sa fuite
si c'est ton visage au loin posé comme un phare
me voici avec mon sang de falaise et d'oriflammes
de toutes mes lèvres venteuses sur les terres
de toute la force échevelée de mes errances
déjà le monde tourne sur ses gonds
la porte tournera sur ses fables
et j'entends ton rire de bijoux consumés
dans le lit où déferlent les printemps du plaisir
il y aura toi et moi, et le cœur unanime
je serai enfin dévêtu de ma fatigue