poèmes
    

Alfred de Musset
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Au Yung-Frau

S'arrêter, et poser le pied sur sa conquête,
Sentirait en son cœur un noble battement,
Quand son âme, au penchant de ta neige éternelle,
Pareille au jeune aiglon qui passe et lui tend l'aile,
Glisserait et fuirait sous le clair firmament.
Yung-Frau, je sais un cœur qui, comme toi, se cache
Revêtu, comme toi, d'une robe sans tache,
Il est plus près de Dieu que tu ne l'es du ciel.
Ne t'étonne donc point, ô montagne sublime,
Si la première fois que j'en ai vu la cime,
J'ai cru le lieu trop haut pour être d'un mortel.

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