À Pépa
Que ta mère t'a dit adieu;
Que sous ta lampe, à demi nue,
Tu t'inclines pour prier Dieu;
À cette heure où l'âme inquiète
Se livre au conseil de la nuit;
Au moment d'ôter ta cornette
Et de regarder sous ton lit;
Quand le sommeil sur ta famille
Autour de toi s'est répandu;
O Pépita, charmante fille,
Mon amour, à quoi penses-tu?
Qui sait? Peut-être à l'héroïne
De quelque infortuné roman;
À tout ce que l'espoir devine
Et la réalité dément;
Peut-être à ces grandes montagnes
Qui n'accouchent que de souris;
À des amoureux en Espagne,
À des bonbons, à des maris;
Peut-être aux tendres confidences
D'un cœur naïf comme le tien;
À ta robe, aux airs que tu danses;
Peut-être à moi, - peut-être à rien.
1831.
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