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Dors, dors encore, une heure encore,
Je ne veux pas briser un sommeil aussi calme,
T'éveiller au soleil et à l'averse,
Au sourire et aux larmes.
Dors, dors encore, comme un objet sculpté,
Tu es belle, majestueuse;
Assurément un Séraphin te protège de son aile
Et évente ton front.
Nous ne pouvons te croire fille de la Terre,
Car ta forme est celle d'un ange!
Mais c'est au Ciel que tu pris naissance,
Où nul orage ne vient
Tuer la fleur éclatante, parfaite,
Mais où tout est calme et beau,
Et où des sables d'or annoncent l'heure
Qui n'apporte aucun malheur.
Dors, dors encore, quelque rêve féerique
Est peut-être tissé en ton sommeil,
Mais, hélas, ton esprit, calme, serein
Doit s'éveiller aux larmes.