poèmes
    

Edgar Poe
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
A Quelqu'un au paradis

Tu étais pour moi, amour, tout ce vers quoi mon âme languissait, 
une île verte en mer, amour, une fontaine et un autel, enguirlandés 
tout de féeriques fruits et de fleurs, et toutes les fleurs à moi.
Ah ! rêve trop brillant pour durer : ah ! espoir comme une étoile, 
qui ne te levas que pour te voiler. Une voix, du fond du Futur crie : " Va !, va ! ", 
mais sur le Passé (obscur gouffre) mon esprit, planant, est muet, consterné, immobile !
Hélas ! hélas ! car pour moi la lumière de la vie est éteinte : 
" non !, plus !, plus !, plus ! " 
(ce langage que tient la solennelle mer aux sables sur le rivage) 
ne fleurira l'arbre dévasté de la foudre, et l'aigle frappé ne surgira.
Et tous mes jours sont des extases, et tous mes songes de la nuit sont 
où ton oeil d'ombre s'allume et luit ton pas, 
dans quelles danses éthérées, par quels ruissellements éternels !

                   
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