poèmes
    

Arthur Rimbaud
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Métropolitain

Du détroit d'indigo aux mers d'Ossian, sur le sable rose et orange qu'a lavé le ciel vineux viennent de monter et de se croiser des boulevards de cristal habités incontinent par de jeunes familles pauvres qui s'alimentent chez les fruitiers. Rien de riche. - La ville !
Du désert de bitume fuient droit en déroute avec les nappes de brumes échelonnées en bandes affreuses au ciel qui se recourbe, se recule et descend, formé de la plus sinistre fumée noire que puisse faire l'Océan en deuil, les casques, les roues, les barques, les croupes. - La bataille !
Lève la tÍte: ce pont de bois, arqué; les derniers potagers de Samarie; ces masques enluminés sous la lanterne fouettée par la nuit froide; l'ondine niaise ý la robe bruyante, au bas de la rivière; les crânes lumineux dans les plans de pois - et les autres fantasmagories - la campagne.
Des routes bordées de grilles et de murs, contenant ý peine leurs bosquets, et les atroces fleurs qu'on appellerait cœurs et sœurs, Damas damnant de langueur, - possessions de féeriques aristocraties ultra-Rhénanes, Japonaises, Guaranies, propres encore ý recevoir la musique des anciens - et il y a des auberges qui pour toujours n'ouvrent déjý plus - il y a des princesses, et si tu n'es pas trop accablé, l'étude des astres - le ciel.
Le matin où avec Elle, vous vous débattîtes parmi les éclats de neige, les lèvres vertes, les glaces, les drapeaux noirs et les rayons bleus, et les parfums pourpres du soleil des pôles, - ta force.

Les Illuminations

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