poèmes
    

François Villon
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
ENVOI

Vous portastes, digne Vierge, princesse,
Iesus regnant, qui n'a ne fin ne cesse.
Le Tout-Puissant, prenant nostre foiblesse,
Laissa les cieulx et nous vint secourir,
Offrit à mort sa tres chiere jeunesse.
Nostre Seigneur tel est, tel le confesse,
En ceste foy je vueil vivre et mourir.


XC

Item, m'amour, ma chiere rose,
Ne luy laisse ne cueur ne foye ;
Elle aymeroit mieulx aultre chose,
Combien qu'elle ait assés monnoye ...
Quoy ? une grant bourse de soye,
Plaine d'escuz, parfonde et large.
Mais pendu soit il, qui je soye,
Qui luy laira escu ne targe ;

XCI

Car elle en a, sans moy, assés.
Mais de cela il ne m'en chault,
Mes plus grans dueilz en sont passés,
Plus n'en ay le croppïon chault.
Si m'en desmez aux hoirs Michault,
Qui fut nommé le Bon Fouterre ;
Priés pour luy, faictes ung sault,
A Sainct Sathur gist soubz Sancerre.

XCII

Ce non obstant, pour m'acquicter
_Envers Amours plus qu'envers elle,
- Car onques n'y peulz acquester
D'espoir une seule estincelle :
Je ne sçay s'a tous si rebelle
A esté, ce m'est grant esmoy,
Mais, par saintce Marie la belle,
Je n'y voy que rire pour moy -,

XCIII

Ceste ballade luy envoye
Qui se termine tout par erre.
Qui luy portera ? Que je voye ...
Ce sera Pernet de la Barre,
Pourveu, s'il rencontre en son erre
Ma damoiselle au nez tortu,
Il luy dira, sans plus enquerre :
« Orde paillarde, dont viens tu ? »

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