poèmes
    

François Villon
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
ENVOI

Chausses, pourpoins esguilletez,
Robes, et toutes voz drappilles,
Ains que vous fassiez pis, portez
Tout aux tavernes et aux filles.


CLIX

«A vous parle, compains de galle,
Mal des amers et bien du corps :
Gardez vous tous de ce mau halle
Qui noircist les gens quant sont mors ;
Eschevez le, c'est ung mal mors.
Passez vous au mieulx que pourrez
Et, pour Dieu, soiez tous recors :
Une foyz viendra que mourrez.»

CLX

Item, je donne aux .XV. Vings
- Qu'autant vauldroit nommer Troys Cens-
De Paris, non pas de Prouvins,
Car a eulx tenu je me sens ;
Ilz auront, et je m'y consens,
Sans les estuiz, mes grans lunectes,
Pour mectre a part, aux Innocens,
Les gens de bien des deshonnestes.

CLXI

Icy n'y a ne riz ne jeu.
Que leur valut avoir chevances
N'en grans liz de parements jeu,
Engloutir vins, engrossir pances,
Mener joyes, festes et dances,
Et de ce fere prest a toute heure ?
Toutes faillent telles plaisances,
Et la coulpe si en demeure.

CLXII

Quand je considere ces testes
Entassées en charniers,
Tous furent maistres des Requestes,
Au moins de la Chambre aux deniers,
Ou tous furent portepaniers ;
Autant puis l'un que l'autre dire,
Car d'esveques ou lanterniers
Je n'y congnois rien a reddire.

CLXIII

Et icelles qui s'enclinoient
Unes contre autres en leurs vies,
Desquelles les unes regnoient
Des autres craintes et servies,
La les voy toutes assouvies,
Ensemble en ung tas, pesle mesle ;
Seigneuries leur sont ravies,
Clerc ne maistre ne s'i appelle.

CLXIV

Or sont ilz morz, Dieu ait leurs ames !
Quant est des corps, ilz sont pourriz,
Aient esté seigneurs ou dames,
Souëf et tendrement nourriz
De cresme, froumentee ou riz,
Et les oz declinent en pouldre,
Auxquelz ne chault d'esbatz ne riz.
Plaise au doulx Jhesus les assouldre !

CLXV

Aux trespassez je faiz ce laiz
Et icelluy je communicque
A regens cours, sieges, palaiz,
Hayneurs d'avarice l'inicque,
Lesquelz pour la chose publicque
Se seichent les oz et les corps :
De Dieu et de saint Dominicque
Soient sbsolz, quant seront mors !

CLXVI

Item, riens a Jacquet Cardon,
Car je n'ay riens pour luy d'onneste
- Non pas que le gecte habandon -
Synon ceste bergeronnecte ;
S'elle eust le chant Marïonnecte
Fait pour Marïon la Peautarde,
Ou d'Ouvrez vostre huys Guillemete,
Elle alast bien a la moustarde.

         
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