poèmes
    

François Villon
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
X

Brouez, benards, eschequez a la saulve,
Car escornez vous estez a la roue.
Fourbe, joncheur,chacun de vous se saulve,
Eschec, eschec,coquille si s'embroue !
Cornette court, nul planteur ne s'il joue !
Qui est en plant, en ce coffre joyeulx,
Pour ces raisons il a, ains qu'il s'escroue,
Jonc verdoiant, haure du marieux.

Maint coquillart, escorne de sa sauve
Et desbouse de son ence ou poue,
Beau de bourdes, de blandy de langue fauve,
Quide au rond faire aux grimes la moue,
Pourquarre bien affin qu'on ne le noe.
Couplez vous trois a ces beaulx sires dieux,
Ou vous aurez le ruffle en la joue
Jonc verdoiant, haure du marieux.

Qui stat plain en gaudie ne se mauve.
Luez au bec que l'en ne vous enclous !
C'est mon advis tout conseil sauve
car quoy aucun de l'assault ne se loue:
La fin est telle que de l'oue,
Car qui est au grup il a mais c'est au mieulx
par la vergne tout au long de la voue
Jonc verdoiant, haure du marieux.

Vive David ! saint archquin la baboue !
Jehan mon amy, qui les feuilles desnoue !
Le vendangeur, beffeur comme une choue,
Loing de son plain, de ses flos curieulx.
Noe beaucoup,dont il recoit fressoue,
Jonc verdoiant, haure du marieux.

                 
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