poèmes
    

Philippe Desportes
sa vie, son oeuvre

Un poème au hasard


 
Villanelle

Rozette, pour un peu d'absence
Vostre cœur vous avez changé,
Et moy, scachant cette inconstance,
Le mien autre part j'ay rangé:
Jamais plus, beauté si legere
Sur moy tant de pouvoir n'aura:
Nous verrons, volage bergere,
Qui premier s'en repentira.

Tandis qu'en pleurs je me consume,
Maudissant cet esloignement,
Vous, qui n'aimez que par coustume,
Caressiez un nouvel amant.
Jamais legere girouëtte
Au vent si tost ne se vira:
Nous verrons, bergere Rozette,
Qui premier s'en repentira.

Où sont tant de promesses saintes,
Tant de pleurs versez en partant?
Est il vray que ces tristes plaintes
Sortissent d'un cœur inconstant?
Dieux ! que vous estes mensongere !
Maudit soit qui plus vous croira !
Nous verrons, volage bergere,
Qui premier s'en repentira.

Celuy qui a gaigné ma place
Ne vous peut aymer tant que moy,
Et celle que j'aime vous passe
De beauté, d'amour et de foy.
Gardez bien vostre amitié neufve,
La mienne plus ne varira,
Et puis, nous verrons à l'espreuve
Qui premier s'en repentira.

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